L’envie d’aider, de s’engager dans des projets d’aide humanitaire ou de développement répond le plus souvent à des motivations complexes.
Elle peut être fondée sur une attitude généreuse et, en même temps, sur des besoins que l’on n’ose pas s’avouer : être valorisé aux yeux de son entourage, avoir des responsabilités que l’on n’a pas ici, renforcer son estime de soi ou fuir une vie jugée banale. Elle peut se mêler à la peur de se lancer dans la vie active ou au besoin d’oublier un chagrin amoureux. Etre lucide sur cette ambiguïté permet de rester humble et évite de se poser en « sauveur de l’humanité ». Ce qui est d’autant plus nécessaire que la relation d’aide est une relation délicate. Elle peut rapidement déboucher sur un rapport de dépendance de l’aidé vis-à-vis de l’aidant et sur toutes sortes d’abus : condescendance, manque d’écoute, complexe de supériorité… Des travers dans lesquels il est d’autant plus facile de tomber que l’on n’est pas au clair avec soi-même.
Source : RITIMO. « Partir pour être solidaire ? » Edition 2007
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