Détection de nouveaux champs de pétrole, réduction des coûts d’extraction, optimisation des forages… Depuis quelques années, pour accroître sa production, le monde des énergies fossiles collabore activement avec le secteur de l’IA qui brandit la carte écolo. Enquête.
Après l’intelligence artificielle (IA), place à l’intelligence organoïde (IO) ? C’est en s’inspirant du cerveau humain et de ses cellules que les scientifiques conçoivent aujourd’hui des bio-ordinateurs destinés à produire des calculs sophistiqués. Cette discipline connue sous le nom de bio-computation pose un nouveau jalon pour l’informatique et entend dépasser l’ère du silicium.
Mobilisées par des forces très actives à l’extrême droite, les narrations conspirationnistes anti-écologistes sont depuis longtemps présentes aux États-Unis. Avec la réélection de Trump, le complotisme climato-dénialisme est désormais
au pouvoir. Tandis que, de ce côté de l’Atlantique, depuis la pandémie de Covid-19, les discours niant le consensus scientifique s’immiscent à bas bruit dans le débat public en France. Sommes-nous à un tournant ?
Découvrez l'édito de notre numéro 68 « Le grand complo écolo » par Elsa Gautier, rédactrice en chef de Socialter.
Économiste hétérodoxe, Hélène Tordjman est enseignante-chercheuse à l’université Sorbonne Paris-Nord et membre de l’association technocritique Technologos. Spécialiste des processus de marchandisation de la nature (OGM, compensation carbone), elle montre dans son livre La Croissance verte contre la nature (La Découverte, 2021) que l’agriculture et le vivant constituent les nouvelles frontières du capitalisme vert. Pour Socialter, elle livre une réflexion sur les échelles auxquelles l’action est possible pour enclencher l’indispensable transformation de notre système agro-alimentaire.
Découvrez notre recension de « Ceux qui restent. Faire sa vie dans les campagnes en déclin » de Benoit Coquard aux Éditions La Découverte.
Découvrez notre recension de « Souffler sur le feu. Violences passées et à venir en Inde » de Joe Sacco aux Éditions Futuropolis..
Depuis 2017, la Maison commune de la décroissance travaille à construire un corpus idéologique commun pour celles et ceux qui rêvent d’une redirection vers des sociétés écologiques, frugales et conviviales. Au cœur de ses réflexions, une question : comment s’organiser démocratiquement pour repasser sous les plafonds de l’insoutenabilité écologique ? L’association a récemment fait paraître aux éditions Utopia un petit ouvrage incisif pour répondre aux clichés des adversaires de la décroissance, mais aussi aux malentendus qui existent dans les rangs de ses partisans, dont nous publions ici trois extraits.
Syndicaliste américaine, descendante d’esclave, agitatrice, Lucy Parsons (1851-1942) a joué un rôle central dans les luttes anticapitalistes des XIXe et XXe siècles aux États-Unis.
Qui sont les premiers objecteurs de croissance ? Des anarchistes naturiens du XIXe siècle à André Gorz, en passant par Simone Weil, Socialter a sélectionné huit figures qui ont inspiré les penseurs contemporains de la décroissance. Des précurseurs et précurseuses que les éditions du Passager clandestin s’emploient à faire connaître à travers une collection dédiée, créée par Serge Latouche en 2013 et désormais dirigée par l’historien François Jarrige et l’économiste Hélène Tordjman.
Découvrez notre recension de « Rendre l’eau à la terre. Alliances dans les rivières face au chaos climatique » de Baptiste Morizot et Suzanne Husky aux Éditions Actes Sud.
Philosophe à l’aura internationale, rock star et phénomène de librairie au pays du Soleil-Levant, Kōhei Saitō est un marxiste japonais dont le best-seller, vendu à près d’un demi-million d’exemplaires dans son pays, vient de paraître en français sous le titre Moins ! La décroissance est une philosophie. Dans cet essai engagé et documenté, le philosophe marxiste japonais Kōhei Saitō esquisse les bases d’un « communisme de décroissance », seul à même, selon lui, de dépasser le capitalisme.
Dans un marché dominé par le privé et la recherche du profit, les coopératives funéraires informent sur la mission de service public des pompes funèbres et incitent les endeuillés à s’impliquer. Leur influence reste modeste mais elles séduisent de plus en plus de sociétaires, qui viennent y chercher rites personnalisés, transparence économique et vision collective.
La croissance parfois spectaculaire des populations d’écrevisses de Louisiane dans l’ouest de la France suscite crainte et fascination. Deux solutions s’imposent pour le moment : les détruire ou les manger. Sans alternative ?
La décroissance est souvent qualifiée d’utopie et regardée comme une lubie d’intellos hors-sol. Pourtant, il existe aujourd’hui un modèle économique réel qui prospère dans l’ombre du capitalisme : l’économie sociale et solidaire (ESS). Timothée Parrique, rédacteur en chef invité de ce hors-série et Timothée Duverger, chercheur à Sciences Po Bordeaux, s’interrogent : l’économie sociale et solidaire serait-elle la pièce manquante au puzzle de la décroissance ?
Dans les campagnes, la fracture entre anciens et nouveaux habitants attise tensions sociales et politiques. Les lieux alternatifs, parfois perçus comme excluants, peinent à réconcilier ces mondes. Dans ces conditions et alors que l’extrême droite progresse, faire de la politique s’avère délicat. Peut-on encore résister sans diviser ?
Partout dans le monde, l’élite technophile se passionne pour le projet de guérir de la mort. Le secteur de la « longévité » attire les capitaux alors même que sa pertinence scientifique est contestée. Socialter ouvre la boîte noire de cette quête d’immortalité, véhicule de choix d’un projet politique techno-capitaliste.
Découvrez notre recension de « À mon frère le paysan » de Élisée Reclus aux Éditions Reliefs.
Les mordus de croissance ont leurs références historiques : baby-boom et bagnole pour tous, clopes Marlboro et nouveau frigo. Le sérieux de la dissuasion nucléaire et la joyeuse révolution adolescente de Mai-68. Entre insouciance et prospérité, voici l’image d’Épinal des « Trente Glorieuses » (1945-1975), mythe forgé par l’économiste Jean Fourastié en 1979, dont le vernis s’écaille dès que l’on gratte un peu sérieusement… Retour critique sur l’histoire d’une fable nationale.
Les mobilisations spontanées contre la vie chère qui ont essaimé en Martinique à l’été 2024, et plus largement aux Antilles, portées notamment par le collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) s’inscrivent dans une histoire longue de la contestation ultramarine. Socialter s’est entretenu avec Pierre Odin, maître de conférences en science politique à l’Université des Antilles, auteur de Pwofitasyon. Luttes syndicales et anticolonialisme en Guadeloupe et en Martinique (La Découverte, 2019), pour comprendre le potentiel et les ambiguïtés de ce mouvement de colère parti de la base.