Partout, les résistances se multiplient face aux projets de data centers, colonne vertébrale d’un monde connecté et infrastructures indispensables à l’essor de l’intelligence artificielle. Par leurs mobilisations et leur travail d’enquête, citoyens, activistes et chercheurs contribuent à lever le voile sur un modèle insoutenable, écocidaire, qui touche déjà ses limites. Et ce faisant, remettent en cause la croissance sans fin du numérique.
Lumir Lapray est une activiste engagée contre la montée du Rassemblement national dans la France rurale et périurbaine. Spécialiste de la mobilisation citoyenne, elle a notamment formé 5 000 personnes au porte-à-porte durant la campagne éclair du Nouveau Front Populaire. Récipiendaire d’une bourse Fulbright, elle sillonne les campagnes américaines depuis octobre. Son objectif : comprendre le vote Trump rural et étudier les stratégies des militants de terrain pour regagner les cœurs et les esprits. Elle relate pour Socialter cette expérience qui pourrait inspirer la gauche française.
Depuis soixante-dix ans, Marie-Rose Pommier n’aime rien tant qu’arpenter les forêts de Haute-Loire à la recherche des meilleurs champignons. Mais, face aux bouleversements des écosystèmes, la joie de la cueillette ne dissipe plus la nostalgie des paysages disparus et l’inquiétude grandissante. Rencontre avec une mémoire locale de la fonge, sur les hauteurs de Brioude.
La durée de vie d’un smartphone n’excède pas trois ans, et seuls 5 % d’entre eux sont recyclés. Face à ce constat, la coopérative Commown propose des téléphones éco-conçus en location et tente de maximiser leur durée de vie, tout en invitant ses clients à questionner leurs besoins.
Longtemps réduits à la contemplation naïve de la nature, les naturalistes prennent désormais activement part au combat écologiste. Leur crédibilité scientifique et leur rapport sensible au vivant élargissent les actions militantes et pourraient embarquer une plus large partie de l’opinion publique.
Découvrez notre recension de « Sentir-Penser avec la Terre » de Arturo Escobar aux Éditions du Seuil.
Découvrez l'édito de notre numéro 67 « Résistances rurales : face à l'extrême-droite, comment lutter depuis les campagnes ? » par Elsa Gautier, rédactrice en chef de Socialter.
Peut-on planifier la décroissance ? Pour aller au-delà des choix individuels de simplicité volontaire et des alternatives locales, encore marginales, l’action publique peut-elle accompagner la décrue de certaines activités économiques et la descente énergétique ? Le philosophe Alexandre Monnin, auteur de Politiser le renoncement (Divergences, 2023) et l’économiste Cédric Durand, co-auteur de Comment bifurquer (La Découverte, 2024), explorent à deux voix les possibilités et les défis d’une véritable planification écologique.
Une nouvelle approche de gestion de l’eau fait son chemin en France. Fondée sur des solutions inspirées par la nature, l’hydrologie régénérative entend ralentir le cycle de l’eau pour mieux répondre aux crises à venir. Une approche qui peut se heurter aux réponses plus court-termistes.
Découvrez notre recension de « Attachements. Enquête sur nos liens au-delà de l’humain » de Charles Stépanoff aux Éditions La Découverte.
Née en Ukraine, marxiste et pacifiste, Angelica Balabanova (1877-1965) participa à tous les grands événements du XXe siècle. Celle qui est surnommée « la grand-mère du socialisme » a consacré sa vie à défendre ceux que le capitalisme exploite, dans les usines ou sur les champs de bataille.
À l’heure où 56 % de la population mondiale est concentrée en ville (une proportion qui devrait grimper à 66 % en 2050), le destin de l’humanité semble résolument urbain. Mais une telle concentration humaine peut-elle se maintenir dans ces espaces énergivores et polluants, complexes et vulnérables aux crises qui se multiplient ? Pour les penseurs de la décroissance, qu’ils soient économistes, géographes, architectes ou philosophes, la solution se trouve hors des métropoles, et notamment dans le modèle biorégional. En prenant la clef des champs, se déploie une autre manière d’habiter le monde dans le respect de ses limites.
De la pervenche de Madagascar, plante miracle utilisée dans le traitement contre le cancer, à l’huile d’argan marocaine, qui a fait la fortune des industries cosmétiques, l’appropriation occidentale du vivant et des savoirs traditionnels est aussi vieille que les voyages de Christophe Colomb en Amérique. Partout dans le monde, des membres de la société civile et des paysans luttent contre ce pillage génétique mondial.
Au XXe siècle, entre un et quatorze millions d’agriculteurs et de bergers ont été expulsés des aires protégées africaines, sur les injonctions de l’Unesco, de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ou du World Wide Fund for Nature (WWF). Cette histoire continue aujourd’hui : dans les parcs africains, des millions d’habitants sont chassés, violentés, criminalisés. Pourquoi ? Car au lendemain des indépendances, les experts coloniaux de la conservation sont restés en Afrique. Et ils ont continué à la naturaliser, coûte que coûte.
Découvrez notre recension de « Ainsi l’Animal et nous » de Kaoutar Harchi aux Éditions Actes Sud.
Traiter des patients atteints de dépression sévère, d’alcoolisme, d’addiction au tabac ou encore de stress post-traumatique grâce à un « trip » assisté sous psychédéliques est-il la nouvelle tendance au sein de la psychiatrie contemporaine ? En parallèle de réels espoirs thérapeutiques, les obstacles pour que la médecine psychédélique se généralise demeurent nombreux.
La dette au XXIe siècle est le lieu d’un paradoxe saisissant. Parvenir à financer massivement la bifurcation écologique et ancrer nos sociétés dans un régime de décroissance suppose un endettement massif. Mais, pour ne pas ployer sous le poids des intérêts associés, il est indispensable de penser la monnaie après la dette, comme le suggèrent plusieurs travaux récents d’économie.