Renforcement de capacités
DOMAINES. La solidarité, ce n’est pas seulement aider une personne ou une population vulnérable, par exemple en fournissant des ressources matérielles. C’est aussi l’accompagner pour lui rendre sa capacité à choisir, à agir, à (re)trouver son autonomie.
Contexte
Le renforcement de capacités vise à accompagner des organisations basées dans des pays qui subissent des crises humanitaires, pour améliorer leur préparation et leur capacité de réponse à ces crises. Il s’inscrit dans la « transition humanitaire » ou « relocalisation de l’aide ».
Par exemple, dans le cas d’un séisme au Népal dans lequel interviendraient des ONG occidentales, le renforcement de capacités recouvre le transfert de compétences et de pouvoir par ces ONG occidentales vers les acteurs népalais, en les associant étroitement aux décisions, éventuellement en formant le personnel népalais.
Le Renforcement des capacités : de quoi parle-t-on ?
Le Programme des Nations Unies pour le développement définit le renforcement des capacités comme « le processus par lequel les particuliers, les organisations et les sociétés acquièrent, développent et entretiennent les aptitudes dont ils ont besoin pour définir et réaliser leurs propres objectifs de développement au fil du temps ».
L’enjeu du renforcement de capacités est d’avoir un impact sur ce que l’on appelle les trois niveaux de capacités : les individus (compétences individuelles), les organisations (compétences du personnel, outils/systèmes, gouvernance/management) et le secteur (mode d’organisation, réseaux…).
En résumé, comme expliqué par l’ONG canadienne CECI dans son étude " Le renforcement des capacités, moteur de la gouvernance locale ", « le renforcement des capacités concerne l’amélioration des connaissances, habiletés et attitudes des personnes ainsi que l’amélioration des mécanismes, outils et procédures des structures et organisations. Les résultats attendus du renforcement des capacités sont liés à l’amélioration des compétences des personnes (mise en pratique des connaissances) et à l’efficacité des structures et organisations, se traduisant par des changements durables dans les pratiques ».
Capacités et Compétences : de quoi parle-t-on ?
Les capacités d’une organisation ou d’un secteur sont donc constituées de plusieurs éléments dont les compétences des individus. L’objectif du renforcement de compétences est ainsi de créer et/ou valoriser de l’apprentissage avec des activités comme des formations (qui créent de l’apprentissage) ou encore des certifications comme la Validation des Acquis de l’Expérience (qui valorisent un apprentissage).
Par exemple, Bioforce est une association spécialisée dans le renforcement des compétences des acteurs de réponse aux crises humanitaires. Ses actions sont ainsi du renforcement de compétences direct (formation, coaching individuel…) mais aussi du développement des capacités locales de renforcement de compétences dans les pays touchés par des crises (appui à des organisations locales de renforcement de compétences, développement de réseaux de formateurs locaux…). Les cibles de ces actions sont donc à la fois les individus (futurs acteurs de réponses aux crises ou acteurs déjà opérant dans le secteur), les organisations humanitaires, les organisations publiques locales telles que des ministères…
Evolution
A l’heure actuelle, le secteur de la solidarité internationale semble particulièrement conscient de la nécessité stratégique d’investir pour renforcer ses capacités, notamment en renforçant les compétences de ses personnels par le biais de la formation. On a ainsi vu apparaître ces dernières années des projets européens dédiés : par exemple, un appel à projets « Renforcement de capacités/Assistance technique » a été publié en 2016 par la DG ECHO (service de la Commission européenne à l’aide humanitaire et à la protection civile).
A l’heure actuelle, l’attention grandissante portée au renforcement de capacités locales implique donc un changement de rôle pour les humanitaires internationaux, qui évoluent de « fournisseur d’aide » à « soutien aux capacités locales de réponse ». Le développement des capacités humanitaires locales soulève également des interrogations : qui sont ou seront les « humanitaires locaux » ? Comment va-t-on développer leurs capacités ? Comment va-t-on reconnaître ces capacités ? Comment vont-ils être soutenus par les personnels humanitaires internationaux ? Quelles relations entre les « humanitaires internationaux » et les « humanitaires locaux » ? Le secteur humanitaire doit trouver les moyens de s’adapter à ces changements profonds.
Acteurs
- Des associations spécialisées en renforcement de capacités, telles que Bioforce (voir plus haut)
- Des associations et ONG qui accordent dans leurs activités de terrain une place importante au renforcement de capacités, telles que l’ONG International Medical Corps. Leur mode d’action est de fournir aux communautés locales les outils et connaissances nécessaires pour qu’ils puissent assurer leur propre développement, au-delà de la résolution de la crise du moment. Cela passe par des formations et l’embauche en priorité de personnel national, c’est-à-dire du pays où a lieu la mission, afin de s’assurer que les connaissances acquises continuent à bénéficier et à être transmises aux populations locales même après la fin de la mission et le départ d’éventuels personnels expatriés. Le choix de cette solution est basé sur un triple avantage : une réponse culturellement adaptée, économiquement efficace et facteur de stabilité politique.
- Des instituts de formation
- Des organisations spécialisées dans le renforcement des capacités au niveau des systèmes, outils, procédures, dispositif de management, gouvernance et qui fournissent des prestations de conseil/expertise sur ces questions (souvent sous la forme de « coopération technique »).
Métiers
De manière générale, les métiers du renforcement de capacités sont liés aux actions classiques d’accompagnement, de coaching, de formation et d’orientation.
Exemple : Enseignants, Formateur pour adultes…
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