Développement rural et agronomie
DOMAINES. Sur la planète, presqu’une personne sur deux vit en territoire rural. Parmi elles, les personnes pauvres ont souvent des niveaux de pauvreté et d’accès aux services inférieurs à la moyenne de leur pays.
Contexte
De quoi parle-t-on ?
Qu’est-ce que l'agriculture ? Selon l’institut national de statistiques INSEE, « ce secteur de l'économie comprend les cultures, l'élevage, la chasse, la pêche et la sylviculture».
Qu’est-ce que l’agronomie ? L’agronomie est l’étude scientifique de tous les processus concernant l’agriculture (connaissances scientifiques et techniques), d’après le dictionnaire Larousse. Par exemple, l’agronomie consiste à trouver une solution pour produire des céréales sur un sol calcaire, un remède pour des arbres fruitiers envahis par des parasites, etc.
Et le développement rural ? Selon le Manuel pratique de vulgarisation agricole édité en 1992, de Morize, Maisonneuse et Larose « le développement rural consiste à améliorer tout l’environnement de l’agriculteur, considéré comme le principal bénéficiaire. Il porte à la fois sur les routes, les villages, la santé, l’éducation et sur tous les services économiques et sociaux susceptibles d’améliorer non seulement la fonction productive, mais aussi le bien-être social ». Le développement rural permet de mettre en valeur le potentiel des communautés rurales en favorisant l’implication des citoyens parmi lesquels les agriculteurs, la concertation et le partenariat entre les différents acteurs d’un territoire rural. Le développement rural est directement lié au développement local, qui utilise les initiatives comme moteur de développement économique.
Plusieurs associations de solidarité œuvrent dans le développement rural des territoires. On trouve par exemple l’association Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) ou encore l’association française Fert de coopération internationale pour le développement agricole des pays en développement et émergents. Fert accompagne les agriculteurs dans la création d'organisations -groupements de producteurs, coopératives, caisses de crédit agricole, centre de formation... - leur permettant d'apporter des solutions durables aux problèmes qu'ils rencontrent dans l'exercice de leur métier la défense de leurs intérêts. Par exemple, à Madagascar où l'association est présente depuis 1986, "Fert accompagne l'organisation de producteurs Fifata depuis sa création. Ensemble, elles ont développé sur plus de la moitié du territoire de l’île, des actions concernant l’ensemble des facteurs de production : approvisionnement en intrants, accès au crédit, information rurale, formation, conseil agricole, sécurisation foncière, transformation, commercialisation, représentation professionnelle…"
Les enjeux en solidarité liés à l’agriculture, au développement rural et à l’agronomie diffèrent d’un territoire à l’autre, il importe de prendre en compte le niveau de vie local. Certains territoires vont pouvoir :
- se mettre en valeur pour développer l’économie. Par exemple, en France, le label « Vignobles & découvertes » permet d’apporter une visibilité à des « destinations à vocation touristique et viticole » et ainsi de développer le tourisme en milieu rural.
- réduire les inégalités et la dépendance alimentaire. Par exemple, en Algérie depuis les années 2000, le gouvernement s’est engagé dans une «politique de Renouveau Agricole et Rural». L'Algérie étant en grande partie désertique, puisqu'elle compte seulement 20% de surface utilisable pour l'agriculture, le manque d'infrastructures et les sécheresses régulières rendent encore le pays très dépendant des importations pour répondre à ses besoins : les objectifs poursuivis sont donc une augmentation des surfaces irriguées, un soutien aux économies d’eau, le développement des infrastructures de régulation (chambres froides, silos)…
- améliorer le fonctionnement des marchés agricoles (qualité des produits agricoles, régularité de l’offre, renforcement des capacités des producteurs...) A titre d’exemple, découvrez le rapport de la Fondation pour l’Agriculture et la Ruralité dans le Monde (Farm), qui porte sur cette thématique en Afrique de l’Ouest.
Evolution
47% de la population mondiale vit aujourd’hui en territoire rural. Selon la Banque Mondiale et l’ONU en 2014 « l’agriculture est la principale source de revenus et d’emplois pour 70 % de la population mondiale pauvre vivant en zones rurales ». Cette part de la population a des niveaux de pauvreté et d’accès aux services sociaux fréquemment inférieurs à la moyenne nationale.
La réduction des inégalités en milieu rural ne peut se faire que par une implication des populations locales, et des politiques de décentralisation. Beaucoup d’associations locales et internationales ont vu le jour, pour mener et soutenir des programmes de développement. Dans la solidarité internationale, les associations créent de nombreux partenariats avec les acteurs locaux, dans le but de les former et d’effectuer un transfert de compétences. La stratégie même du développement rural se fonde sur ces partenariats.
Le soutien aux populations issues de milieu rural s’inscrit dans la réalisation du premier des Objectifs du Millénaire pour le Développement, qui vise à réduire de moitié d’ici 2015 la proportion de la population qui souffre de la faim. En Europe, le développement rural s’est principalement manifesté par la Politique Agricole Commune, créée en 1957.
Pour en savoir plus, consultez le site de l’Agence Française de Développement
Acteurs
En solidarité, un certain nombre d’acteurs, privés ou publics, participent au développement rural et agronome.
Au niveau international, on trouve :
- Des associations de solidarité internationale. Exemples : Frère des Hommes, association française Fert, l’Afdi (Agriculteurs français et développement international). Ces deux derniers exemples sont des "agri-agences", c'est à dire qu'elles ont été créées par des personnalités issues du monde agricole.
- Des Organisations Internationales. Exemples : la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations), le Réseau du Système des Nations Unies pour le Développement Rural et la sécurité alimentaire.
- Des centres de formation forment des professionnels qui pourront eux-mêmes transférer leurs compétences à l’extérieur et ainsi mieux gérer les partenariats avec les acteurs locaux.
- Des écoles spécialisées sont aussi des acteurs clés du développement rural, notamment en ce qui concerne la solidarité internationale. Par exemple, l’Isara : Institut supérieur d'agriculture et d’agroalimentaire Rhône-Alpes, IRC Montpellier SupAgro : école d'ingénieur qui compte un pôle international dédié "Agropolis international".
Au niveau local, on trouve :
- Des organisations paysannes qui œuvrent en faveur du développement rural dans beaucoup de pays.
En France, on trouve :
- Des confédérations paysannes, c’est-à-dire des syndicats agricoles qui favorisent une agriculture respectueuse de l’environnement, de l’emploi et de la qualité des produits.
- Des Amap (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne), qui permettent un partage d’aliments de la ferme entre un groupe de consommateurs et un producteur.
Métiers
La thématique du développement rural et agronomie concerne plusieurs secteurs d’activités. Les métiers de l’eau et de l’assainissement ainsi que ceux de l’agriculture sont cependant les plus courants, et demandent des compétences bien spécifiques. Les besoins en personnel dans ce milieu sont également nombreux, notamment dans les pays en développement.
A savoir : la capacité d’adaptation à un milieu est essentielle dans ce domaine, dans la mesure où la personne est très souvent amenée à se déplacer, voire à vivre à l’étranger.
Quelques exemples : urbaniste, agronome, économiste… En savoir plus dans la rubrique "En faire mon métier"
En savoir plus
Sur Internet
- Accompagner les ruraux dans leurs projets, E. Beaudoux (L’Harmattan - 2000)
- Les Politiques de développement rural, D. Perrin, G. Brun, M. Guérin, J-F. Ruas (Broché - 2003)
- Le développement rural en question, C. Latendresse (Broché - 2008)